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les philocognitifs – la philocognition

Un journaliste avait écrit ce texte il y a quelque temps déjà

(j’y ai ajouté les trois modes de pensée, à la fin) :

La Philocognition : L’art d’aimer penser

Le terme philocognition, créé par la docteure en psychologie et chercheuse en neurosciences Fanny Nusbaum, vient redéfinir une manière d’être au monde souvent associée à des appellations comme « surdoué », « précoce », « neuroatypique » ou « haut potentiel ». Elle a forgé ce mot à partir de « philo » (aimer) et « cognition » (la pensée/ la connaissance). La philocognition désigne ainsi les personnes qui aiment se retrouver pour penser et montrent une appétence marquée pour tout ce qui concerne la pensée et la connaissance.

Définition et caractéristiques fondamentales

La philocognition est une véritable orientation de l’être, une inclination pour la pensée et la connaissance, une compulsion à réfléchir au monde 24h/24, à tout passer par la « moulinette de la pensée ». Le philocognitif est animé par un besoin irrépressible de questionner, d’analyser et de débattre des idées. Rien n’est considéré comme une évidence ; tout peut être discuté, du sens profond des mots aux origines de l’univers. Une question, même anodine pour d’autres, peut devenir une urgence existentielle pour un philocognitif.

Cette relation à la pensée peut être source d’un grand réconfort, comparable à être « avec ses meilleurs amis en train de prendre l’apéro au soleil ». C’est un espace où le philocognitif se sent à l’aise, comme dans un « sofa » mental. Cependant, ce moteur puissant peut aussi se transformer en cauchemar lorsque la pensée tourne en boucle et devient rumination, l’individu se retrouvant piégé comme un « cochon d’inde dans sa roue ».

Un superpouvoir à nuancer : Philocognition n’est pas Intelligence

Bien que les philocognitifs soient souvent perçus comme « les boss de la pensée », cette capacité n’est pas synonyme d’intelligence. Fanny Nusbaum insiste sur une confusion fondamentale : la philocognition est une inclination, voire une capacité, au même titre que les aptitudes athlétiques ou artistiques, alors que l’intelligence est un état. Cet état est celui qui permet de révéler ses capacités et de les exprimer de manière optimale, un peu comme une Ferrari qui ne peut montrer sa puissance que sur un circuit de course et non sur une route enneigée.

On peut donc être philocognitif sans être « intelligent ». Fanny Nusbaum relate sa propre expérience où, malgré ses grandes capacités de raisonnement, elle s’est retrouvée maintes fois incapable de répondre correctement parce qu’elle était fatiguée ou impressionnée. Son « superpouvoir » de la pensée l’avait lâchée au moment crucial. Ainsi, un individu doté d’un esprit toujours en mouvement peut se retrouver moins intelligent que quelqu’un dont la pensée n’est pas son orientation.

Les deux personnalités de philocognitifs

Les philocognitifs ne constituent pas un groupe homogène. Ils se répartissent principalement en deux profils de personnalité distincts : le laminaire et le complexe.

  • Le Philo-Laminaire : Décrit comme un pilier pour son groupe, il est homogène dans ses compétences et cherche le consensus. Bien que solitaire, il agit pour la communauté et fait preuve d’empathie. 
  • Le Philo-Complexe : C’est un profil plus hétérogène dans ses acquisitions, souvent perçu comme un outsider. Il recherche avant tout son développement individuel et se retrouve vite submergé par les émotions d’autrui qu’il absorbe par contagion émotionnelle.

Les trois modes de pensée

Au-delà de ces profils, la philocognition s’exprime à travers trois modes de pensée qui peuvent se combiner :

  1. L’Érudit : Sa devise est « penser pour savoir ». Il aime accumuler de la connaissance.
  2. Le Stratège : Son approche est de « penser pour maîtriser ». Il s’intéresse à la mécanique des choses, aux processus.
  3. Le Philosophe : Sa quête est de « penser pour le sens ». Il recherche les idées pour la profondeur et les principes qu’elles révèlent.

Conclusion

En somme, la philocognition est une manière singulière d’habiter le monde, caractérisée par une compulsion à penser. C’est une formidable capacité qui, lorsqu’elle est mise au service d’un état d’intelligence et de performance, permet de se différencier et de donner un sens intense à son existence.

Mes conférences développent ce modèle et l’explique par la psychologie et les neurosciences, avec des clefs pour exploiter au mieux son profil de philocognition.